Faux sceptique
Les physionomistes, dont notre siècle méprise
l’office, s’accordent à me trouver dans le visage un je ne sais quoi, une manière d’agencement naturel des traits me
donnant, malgré moi, un air sceptique et narquois lorsque la presse annonce que
les
chiffres du chômage sont au plus bas à Bruxelles. Il n’en est rien. Un sceptique
de stricte observance ne se contenterait pas de ricaner, il dirait que l’on
nous avait annoncé la même bonne nouvelle pour les
mois d’avril et de mars et
que si le chômage continue sa chute vertigineuse, le plein emploi règnera bientôt
à Bruxelles. Il ajouterait que ces chiffres ne témoignent pas d’une embellie
économique car près de 50% des
ménages bruxellois disposent d’un revenu mensuel inférieur à 1.000€ alors que
le loyer moyen est de 508€ et que d’ailleurs 15% des Belges
vivent au dessous du seuil de la pauvreté. Le susnommé sceptique pourrait continuer
en disant que si la Belgique supprime les
allocations d’attente, comme le recommande l’OCDE, le chômage risque de
diminuer encore.
Bien entendu, je n’ai rien à voir avec un tel individu qui non content d’être
sceptique, pratique l’antiaméricanisme primaire et la résistance au changement.
J’ai bien l’honneur de vous saluer.